Mocking Spoil : La Reine des Neiges

Publié le par Corbeau Moqueur

Mocking Spoil : La Reine des Neiges

S'il y a un bien un Disney que j'ai en horreur, c'est bien Frozen (ou La Reine des Neiges français) et la plupart des gens me demandent bien souvent, pour ne pas dire toujours, pourquoi. Détester La reine des neiges, c'est un peu comme apprécier BvS, en gros c'est impossible pour l'opinion publique. Mais l'opinion publique je m'en torche avec, aussi j'ose dire et appuyer par dessus le marché que la Reine des Neiges est un mauvais Disney et pour cause, le scénario est ultra-basique (ses ficelles pourraient relier la Terre à Mars tant elles sont épaisses), les personnages tous plus ahuris les uns que les autres (je sais même pas qui est le pire entre Olaf, Sven et Kristoff), les voix sont agaçantes et deviennent rapidement crispantes* dès lors qu'il s'agit de chanter. La B.O. en elle-même n'est pas foncièrement mauvaise (juste bateau)... orchestralement parlant, parce que dès lors qu'on se penche sur les chansons c'est insupportable !

En terme d'animation après, il n'y a pas grand chose à redire ; c'est fluide, globalement jolie et les personnages ne donnent pas trop cette sale impression d'être en guimauve lors des déplacements. Mais je crois que c'est tout pour les bons points, parce que pour ce qui est du reste il n'y a pas grand chose à retenir et pourtant ce film d'animation a été un véritable tsunami à sa sortie et encore maintenant, nombreuses sont les personnes à le considérer comme un pilier de l'animation... je cherche encore pourquoi.

D'ailleurs petite anecdote, les russes avaient réalisé leur propre version du conte... un mois avant la sortie de la version américaine. Personnellement je ne l'ai pas vu, bien qu'elle soit déjà passé à la TV à l'époque où je la regardais encore et apparemment ce n'est pas mauvais, seulement comme bien des productions du genre, le film s'est fait démolir à cause de sa nationalité. Après je ne sais pas ce que vaut le film, mais il est déjà possible de constater que cette version beaucoup plus fidèle au conte originale (celui de Hans Christian Andersen, où la Reine des Neiges est censé être une garce)

Certains plans de cette version russe ont d'ailleurs furieusement de la gueule
Certains plans de cette version russe ont d'ailleurs furieusement de la gueule

Certains plans de cette version russe ont d'ailleurs furieusement de la gueule

D'autres beaucoup moins... #Statue_de_cire/20
D'autres beaucoup moins... #Statue_de_cire/20

D'autres beaucoup moins... #Statue_de_cire/20

*Bien que je déteste ce film, j'ai dû me le retaper une fois (deuxième chance + la mémoire, tout ça, tout ça) et ce coup-ci j'ai opté pour la V.O. eeeeetttt... ben c'est bien meilleur. Le doublage est un cran au-dessus (surtout du côté des gonzesses, qui ont délaissé leurs voix de pré-ado fiévreuse, contre d'autres qui collent à leur peau) et les chansons plus supportables (toujours à cause du musical américain, contre la comédie musicale française), même le Let it Go passe plus doucement, ce qui est quasiment un exploit.

Un passant anonyme traumatisé

Reste qu'à mes yeux si il est sans doute normal que le film plaise aux plus jeunes, passée la quinzaine d'années, je vois pas trop comment on peut s'enquiller ce machin sans ciller ne serait-ce qu'une fois devant le spectacle pitoyable d'1h45 qui s'offre aux yeux médusés des spectateurs, à croire qu'il y a un complexe psychologique quelconque qui se cache derrière... Mais bref, pour toutes les personnes qui tiennent à leurs yeux et craignent de les sentir fondre durant le visionnage, je me dévoue. L'heure est donc au spoil et cette fois, j'espère plus concis, parce que j'ai vraiment pas envie de me tanner le week-end avec ce truc.

Mocking Spoil : La Reine des Neiges

Donc nous sommes à l'ouverture du film, qui n'a même pas encore commencé qu'un truc déjà me chiffonne, c'est quoi cette musique à coup Heya, Howa, Houwa, Haya ? Pour un peu on se croirait devant une préquelle de Vaiana (à croire qu'ils avaient déjà prévu le coup, ces raclures), breeef, cette musique ne colle absolument pas au film, à part peut-être pour la (seule) chanson sympathique d'ouverture avec des travailleurs minant de la glace à coup de pioche et assène à qui veut l'entendre que la glace c'est la vie, mais qu'il faut s'en méfier quand même (subtilité quand tu nous tiens) et surtout que ça rapporte lorsqu'on fait carburer le capitalisme avec. L'occasion de voir également plus que de raison le duo aussi ambiguë qu'insupportable qui va constituer le ressort comique d'une bonne partie du film, à savoir : Kristoff, sorte de cousin illégitime de Flynn Rider de Raiponce avec qui il partage tous les traits de caractère (originalité/20), ainsi que Sven, un chien rennes très personnifié, pas drôle et agaçant.

Mais pour l'instant eux (et profitons-en), on s'en calice le slip, parce que c'est le moment de présenter les deux chiards à la grande destinée du film : Anna, une brune gourde et malhabile au sourire mirifique, un peu nymphomane sur les bords, accompagnée de la futur Reine des neiges, Elsa une enfant encore pleine de joie, mais déjà dotée d'un regard de psychopathe. La première veut zouer à le neize dans le château, Elsa ne veut pas, Anna la convainc de lui faire un bonhomme de neige, Elsa accepte et bricole Olaf, Anna fait de la luge, Anna est conne et nous casse les oreilles, avant de se faire maroufler par Elsa au cours d'un "jeu" dangereux. Très vite, les parents alertes (quoique) rappliquent et emmènent leur progéniture auprès des trolls (sorte de croisement improbable entre du lichen, une pierre et Shrek), afin qu'ils puissent guérir leur chère Anna du mal de crâne qui la ronge. Leur chef s'exécute, lui vire donc tout ses souvenirs (en gardant bien sûr la joie, oui c'est sans doute plus important que d'ignorer que sa propre soeur peut congeler l'intégralité du royaume en quelques minutes) et lui laisse sa  touffe de cheveux blancs fraîchement acquise (y a pas marqué Jacky coiffeur bande de glands, dixit officieusement le grand manitou).

Après quelques hologrammes et un dialogue monolithique, Shrek assène à Elsa qu'elle a tout intérêt à tempérer ses ardeurs si elle veut mener une vie paisible. Un conseil s'intégrant bien sûr dans la méthode éducative des parents  :

Nous vous garantissons qu'elle arrivera à contrôler ses pouvoirs, en attendant nous fermerons les portes du château, réduirons le personnel et limiterons son contact avec l'extérieur. Personne ne devra savoir qu'elle a des pouvoirs, pas même sa sœur. Bien dis, cher papa... wait, WHAT ?!

Eh oui, la meilleure solution pour les parents (qui, à l'image du reste du casting, n'ont pas non plus été gatés par la nature), consiste à séquestrer leur enfant dans sa chambre et l'empêcher par tout les moyens d'entrer en contact avec sa sœur (la pédagogie bitch !), le temps bien sûr qu'elle parvienne à étouffer sa peur et contrôler ses pouvoirs (Hulk n'aurait pas fait mieux). C'est évidemment pas très éthique tout ça et surtout complètement con, d'autant qu'un peu d'amour avec Disney résout tous les problèmes (là non, enfin pas tout de suite, attendons encore 1h30 pour le lui dire).

En même temps Shrek n'est pas une lumière non plus, il aurait eu mieux fait de se rebiffer immédiatement.

Le temps passe donc et Anna veut désespérément un bonhomme de neige et l'espace d'une chanson fort déplaisante, les voilà maintenant adulescentes et fin prêtes pour le couronnement de la taularde. Au passage, une blonde emprisonnée dans un château par des parents irresponsables, ça vous dit pas quelque chose ? Non pas uniquement Raiponce, tous les Disney ou presque.

Comme il est coutume pour ce genre de grande occasion, toute la populace est invitée, ainsi que les royaumes voisins, l'occasion de montrer le temps d'un sympathique plan séquence où chaque passant étale ses pensées en quelques diatribes optionnelles, combien la famille royale est appréciée et respectée par le monde entier (y compris Raiponce elle-même, dans son bien connu petit caméo). L'occasion également de balancer... une autre chanson bien évidemment ! Alors Anna court partout, bouscule les gens et leur beugle dans les oreilles combien la vie est belle, qu'elle va enfin pouvoir rencontrer du monde et se trouver un mari (sic).

De son côté Elsa se prépare avec anxiété parce que oui, ces 10 années de claustration n'ont pas arrangé ses oignons, puisqu'elle ne maîtrise toujours pas ses pouvoirs et c'est même encore pire maintenant - qui l'eut cru ? -. C'est papa et maman qui doivent faire des loopings dans leur tombe (oui petit détail, ils sont mourrus dans un naufrage, mais après des adieux déchirants et un enterrement languissant, on n'en parle plus)... Donc elle aussi meugle à la pleine lune et chantonne à ses domestiques (qu'elle apprécie toujours autant, syndrome de Stockholm oblige) de se magner dans les préparatifs, tandis qu'elle va... poser son royal derrière et attendre la cata survenir.

Parce qu'évidemment, ça va mal tourner mais il faut tout de même attendre un bon quart d'heure avant qu'il ne se passe quelque chose de "constructif".  Et pendant ce temps là, on doit se coltiner la soeurette, que l'on devine déjà Mary Sue de l'histoire et qui gambade partout en ville, telle Barbie dans une fête foraine. Elle finit toutefois par tomber sur Hans, un prince charmant typé :  beau, très maniéré, vêtu de blanc, monté sur un fier destrier, mais pour son malheur il est

ROUX ! Bah.

ROUX ! Bah.

Le même piégé par surprise surprise.

Le même piégé par surprise surprise.

Depuis Blanche Neige de l'eau a coulé sous les ponts, donc même le plus crédule du monde verrait qu'il y a anguille sous roche avec ce personnage qui, comme par hasard, arrive à tomber sur la princesse du royaume dans une ville immense et la ploter sans ménagement dès les premières minutes. En plus, il est roux et par conséquent très suspect dans un Disney, donc à moins d'être bigleux ce gars des îles du Sud, dont on ne saura rien, si ce n'est qu'il a 12 frère ainés et qu'il aime les gaufres, n'a pas des intentions très catholiques en venant ici. Mais Anna, elle est stupide et elle ne se rend compte de rien, à tel point qu'elle est prêt à l'épouser après seulement 2h de causette.

- Hi hi hi, Hans je crois que je vous aime.
- Vraiment mais j'allais dire la même chose, épousez-moi.
- Hi hi hi, c'est d'accord.
- Hein ?
- Oh Hans, prenez moi !
- C'est à dire que...
- Vite Hans, je vous aime, je ferai tout pour vous, je vous sucrerai vos gaufres et caresserai la votre !
- Vous êtes folle, laissez-moi partir ! Non ! NOOOOOON !

Pardon, je me suis laissé emporté par la fougue du récit... et de la chanson tout aussi rasoir que les précédentes, entres les deux désaxés. Pendant ce temps là Elsa a tant bien que mal passé l'épreuve du couronnement et est obligée de palabrer avec ses ouailles, ainsi qu'un gars bizarre particulièrement suspect, dont l'objectif apparent semble d'avoir la main mise sur les richesses du royaume. Aussi n'hésite-t-il pas la bave aux lèvres, à flirter ostensiblement avec les deux jeunes filles qui ont 1/4 de son âge afin de les amener dans son harem personnel.

Coq humanoïde ou pervers pépère ?
Coq humanoïde ou pervers pépère ?

Coq humanoïde ou pervers pépère ?

Mais Anna, elle s'en cogne et a tôt fait de présenter Rouquemoute à Elsa pour quémander sa bénédiction pour le mariage (oui si vous aviez cru que je plaisantais, c'est du serious business cette affaire ou du véritable amour comme le dit l'intéressée). Comme la reine des neiges en devenir semble être la seule personne qui a la tête sur les épaules, elle refuse, ce qui déplaît fort à Anna qui pique sa crise et commence à l'empoigner (Elsa, pas Hans). 

Evidemment ça tourne vinaigre et sans le vouloir Elsa libère ses pouvoirs. Fort heureusement (sic) elle rate tout le monde et s'exile dans la montagne sous les huées de la foule qui il y a pas 2 secondes la couvrait de compliments mielleux. Elle en profite au passage pour congeler le port et dérégler la météo de la région, la bloquant ainsi à la case "Hiver".

Rouquemoute semble avoir d'autres intention en ce moment.

Rouquemoute semble avoir d'autres intention en ce moment.

Et ainsi la terrible sorcière vécut une infâme vie maudite dans les montagnes, jusqu'à s'éteindre près d'un siècle plus tard, laissant un paysage de désolation dans son sillage, où les cadavres pestiférés furent entassés par dizaine au cours du terrible règne de la maléfique reine des glaces. Le temps a passé mais les vestiges maudits d'une époque en apparence révolue ne cessent d'errer, les autochtones devenus fous ont fini par sombrer dans le cannibalisme et la nécrophilie ; jusqu'à ce qu'arrive les sauveurs mangeurs de gaufres venus du Sud. Sur leurs loups géants, ils ont massacré glaive en main moult créatures et rebâti pierre par pierre le royaume, puis érigés un immense mur pour tenir à distance les créatures cauchemardesques de la sorcière. L'hiver semblant éternelle, ils ont baptisé leur nouveau royaume Winterfell et commencé à prier d'anciens dieux oubliés pour conjurer le sort.

En vrai ce serait bien si cela s'était déroulé comme ça, malheureusement, la réalité made in Disney est toute autre. Anna qui devrait assurer la régence du royaume part chercher sa sœur et assigne la première tâche à Rouquemoutte (qu'elle connait rappelons-le depuis quelques heures à peine), qui ne toute façon n'a pas trop le choix vu la teneur de la demande.

- Donc vous êtes sûr que vous ma laissez au commande de tout Anna ?
- Oh Hans, trêve de politesse et tutoyez moi.
- Je...
- Oui, Hans, je donnerai tout pour vous, prenez tout !
- Seigneur, la nature est vraiment cruelle parfois...
- Hi Hi Hi Hans, je vous adore, faites chauffer le lit, je n'en aurai pas pour long.

- Hé Hé Hé, mon Dieu que vous êtes bête... je veux dire, bien sûr, vos désir sont vos ordres princesse.
- Hi Hi Hi.

Et donc d'Anna de partir en robe de bal à la poursuite d'Elsa en pleine tempête, sans escorte, ni chaperon pour l’aiguillonner (difficile de faire plus ridicule), tandis que la reine des neiges pousse la gueulante en pleine montagne pour montrer combien elle se sent libre et délivrée du poids de ses fonctions. Un passage aussi crispant que ridicule et sans doute la cause de nombreux cauchemars de bien des adultes durant les mois qui ont suivi la sortie de ce truc. Deux mots quand même sur la chanson très mièvre qui la compose (et qui semble vraiment être une resucée de Who you are de Lunatica, c'est fou ça... et Disney s'en lave visiblement totalement les mains). Autant en anglais, la chanteuse a compris le message qu'on voulait nous faire entrer dans le crâne (on ressent la passion, la colère et l'agressivité), autant en français, la chanteuse n'a absolument rien compris aux paroles et interprète ça façon la foire de Noël : c'est mièvre, pleonastiquement joyeux et gueulé comme pas possible, sans compter que la retranscription du message originale est très perfectible. 

Mais passons, car maintenant Elsa est une grosse égoïste qui nous fait sa petite crise d'adolescence, ce qui lui permet visiblement de maitriser ses pouvoirs (Allelu... yah ?). Elle se construit donc un chateau de glace en 30 secondes montre en main et claque la porte à la caméra (et c'est un miracle que cette séquence ne se soit pas conclu par une avalanche monstre).

Le film pourrait bien sûr se terminer là et se serait très bien, sauf que non, Elsa s'efface et fait place à la Mary Sue décérébrée du film, Anna, qui donc part pendant une bonne demi-heure à la recherche de sa sœurette qu'elle adore toujours autant... je suppose... pas sûr. Et c'est là que le scénario commence à partir en sucette, déjà qu'à la base c'était pas terrible, mais alors là ça devient du nahwak à l'état brute. Je ne m’appesantirai toutefois pas trop sur la régence proprement hallucinante de Rouquemoute, où en l'espace de deux jours au plus, le château a bifurqué dans le post-apo où tout le monde se castagne pour une bûche de bois, tandis que le beau prince distribue des vêtements aux plus démunis (pour un peu on se croirait dans un remake de l'abbé Pierre). C'est déjà risible et ça le devient encore plus dès lors que la situation se transforme en chasse aux sorcières, où épée en mains et arbalètes dans le dos, Rouquemoute, les deux gorilles de pervers pépère et une troupe de figurants, partent chercher Elsa à leur tour, pour lui parler (laissant le royaume sans personne pour le gouverner, mais on n'est plus à ça près).

Revenons sur Anna, le petite peste agaçante censée je suppose être drôle dans chacune de ses interventions débilisantes, Anna qui donc va rencontrer tout un tas de personnages que n'aurait pas renié Wonderland, à savoir un allemand cliché avec un pull moche adepte du sauna, le duo bêtifiant Sven/Kristoff et le bonhomme de neige Olaf (doublé en français par Dany Boon) qui a inexplicablement fait chavirer le cœur de moult petites filles.

Mes avis que ce teuton ne suce pas que des glaçons.
Mes avis que ce teuton ne suce pas que des glaçons.

Mes avis que ce teuton ne suce pas que des glaçons.

Peu de chansons, mais beaucoup de dialogues stupides, carburant aux remarques bas du front et aux scènes de ménages particulièrement grotesques, notamment une séquence de poursuite entre un traîneau et des loups, durant laquelle Kristoff et Anna s'échange des "politesses" en avoinant les pauvres canidés qui montrent le bout de leur truffe un peu trop près. C'est pas drôle et très infantilisant (sans doute le but recherché), par contre Kristoff a le bon goût de remarquer qu'épouser un inconnu au bout de deux heures est particulièrement risqué pour une petite tulipe comme elle. 

Kristoff qui rencontre Anna dans le chalet du teuton donc et qui se laisse convaincre à coup de carottes que ça ne mange pas de pain d'accompagner une brune godiche dans les montagnes pour aller sauver une reine égoïste de sa crise hormonale. Il est accompagné de son fidèle Sven, le renne avec qui il tient des discussions animées et vaguement schizophrènes (Kristoff parle, le renne le regarde, Kristou imite une voix dans sa tête et tient toute une discussion comme ça), jusqu'à ce que ce sosie du caribou se transforme en chien de compagnie au bout de 45 minutes et se mette à remuer la queue sans raison. Ouf, pour un peu on aurait eu un deuxième Norman Bates... j'aime bien l'idée.

- Donc nous sommes d'accord, pour une carotte, une laitue et une latte de parquet vous risquez votre vie dans les montagnes et m'emmenez en pleine nuit auprès de ma soeur.
- Cela me semble équitable, qu'en penses-tu Sven.
- Rarf du sang, du sang, amenons la aux trolls...
- Kristoff ? Quelque chose ne va pas ? Pourquoi vous bavez ?
- Le... sacrifice... emmenons-là... chez... Shrek !
- Kristoff vous me faites peur.
- Oh allons Anna, soyez raisonnable, ce n'est qu'une petite fessée.
- Fessée ?
- Oui, signez ce contrat.
- Vous avez dit fessée ? Kris...
- Slurp.
- Je crois que je vous aime, épousez moi.

Au bout de 50 minutes ils finissent par tomber sur Olaf, le sidekick comique - qui se dispute plus ou moins volontairement la place avec les deux abrutis précédemment cités - et qui n'est autre que le bonhomme de neige du début, ainsi que celui fabriqué dans la chanson Let It Go. Personne n'expliquera jamais pourquoi il a pris vie (ta gueule, c'est magique) et à vrai dire on s'en cogne, puisqu'animé ou non, le personnage est débilitant à souhait... et passablement flippant également. Soyons sérieux deux minutes, enlevez la musique féerique, coupez le son et c'est le cousin nordique de Chucky. L'ensemble est d'autant plus déstabilisant avec la bonne humeur permanente du personnage et le sourire béat dont il ne se départ jamais. Ainsi que la situation soit grave ou funky, Olaf affiche invariablement le regard du père que tu n'as jamais eu et le sourire hors de propos d'un singe hilare.

La magie de Disney
La magie de Disney

La magie de Disney

Sortie de son contexte, cette scène est très creepy

Sortie de son contexte, cette scène est très creepy

Olaf ne rêve que d'une chose, percevoir la chaleur de l'été et organisé un pique-nique sur l'herbe en compagnie de... ses nouveaux amis... qu'il a rencontré quelques minutes auparavant (sic). Ce truc étant le ressort comique d'une bonne partie du métrage, on le passera sous silence c'est déjà bien assez débile comme ça. En attendant Olaf sait où se terre Elsa et décide les y emmener tout guilleret qu'ils sont et ce, sans chanson. Mais Anna joue les fortes têtes une fois encore et c'est ainsi qu'une fois face aux portes du château de glace, elle décide d'y aller toute seule parce que dixit : la dernière fois que je lui ai présenté un homme ça s'est mal passé.

- Oh vous parlez de cet illustre inconnu que vous avez rencontré hier, Yves c'est ça ?
- C'est Hans, crétin, un bel homme charismatique, propre et sans incontinence particulière contrairement à vous !
- Qu'est ce que cela a à voir avec moi ? Je vois des gens qui sont morts, 
ils me parlent...

- Vous le savez très bien, pervers, débauché, dégonflé, mal fichu !
- Moi, je suis mal fichu ? Nous avons déjà entendu ça quelque part, pas moi ?
- Je vais aller voir ma soeur et vous allez donc me laisser faire, entendu ?
- Contre un choux supplémentaire et 
un sacrifice pour le grand Shrek. 
- Entendu, c'est fou, j'ai parfois l'impression que vous vous payez ma tête...

- Hihihiii, coupez la tête oui, nous devons.

Sauf que Shrek ou non, Olaf ou pas et Norman présent, ça tourne encore en eau de boudin et Elsa les fout dehors manu militari en envoyant un gros golem à leur poursuite. Golem qui les balance littéralement dans le ravin le plus proche, mais heureusement il n'y a pas de bobo car avec 20 mètres de neige de profondeur, les risques de fractures sont nuls*. Inutile de revenir sur le plan à la Scooby-Doo lorsque les deux héros tentent crédulement de descendre le ravin en rappel, en enroulant la corde autour d'un pan de neige, curieusement ça ne fonctionne pas (surprenant n'est-il pas ?).
(*attention n'entrent pas en compte les lésions cérébrales, psychoses avancées, cauchemars à vie et décès inopinés).

C'est quand même compliqué la famille parfois.
C'est quand même compliqué la famille parfois.

C'est quand même compliqué la famille parfois.

Tandis que les 4 ahuris sont dans le ravin, la troupe de chasseurs de sorcières parvient à son tour devant les portes du château. Ils font face au golem et se prennent une méchante volée, avant que les deux gorilles armés d'arbalètes ne parviennent à passer pendant que Rouquemoute se fait maroufler. Elsa, qui jusqu'à présent était inexplicablement devenu l'égale d'une déesse de glace, redevient une ado timorée abusivement faible et gauche dans chacun de ses mouvements. Heureusement ses poursuivants n'échappent pas la crétinerie ambiante, aussi plutôt que de lui tirer dessus avec leur arbalète comme leur arme le permet, ils se contentent de lui courir après dans tout le château, avant enfin de tirer deux carreaux et de se retrouver dans les cordes en l'espace de quelques secondes. Quel rythme, quel truel, quel dynamisme... foutu par terre par l'arrivée de Rouquemoute, lequel parvient à raisonner Elsa en une phrase pas particulièrement bien sentie, mais qui fait son effet. Déconcentrée, Elsa est tout de même sauvé d'un carreau d'arbalète de l'un des gorilles par Rouquemoute, à la place la flèche qui lui était destinée décroche le lustre qu'elle avait au-desssus du crâne. Elle ne se le prend pas, mais s'évanouit (?) et se réveille menottée en taule (pour changer).

Mocking Spoil : La Reine des Neiges
Mocking Spoil : La Reine des Neiges

Avant ça ou pendant, je sais pas trop, Anna est emmené chez les trolls par Norman et si l'ensemble de la scène laisse présager un immense sacrifice... c'est quasiment le cas, puisqu'en l'espace d'une chanson nunuche à souhait (qui taille un costard peu gratifiant de Kristoff, toujours sympa), les trolls tentent de marier les deux gourdiflots. Et cela aurait d'ailleurs pu réussir, si Anna ne s'était pas rappelée qu'Elsa l'avait blessé dans son château (un bon petit tir de glace dans le cœur) et que c'était surtout pour ça qu'ils étaient venus ici. Pour ce que ça change de toute façon : le grand gourou ne peut rien faire, car c'est le coeur qui a été touché et non la tête, donc seul une preuve d'amour véritable peut la guérir.

- De toute manière Norman, tout cela tu le sais déjà puisque tu nous espionnais toi et ton renne-garou, lorsque j'ai ôté les souvenir d'Anna.
- Oui très juste, nous sommes d'accord.
- Arrête avec ça, qu'est ce que j'ai dit pour ça ?
- Bêh....
- Respire doucement et compte des moutons, seigneur, même pas bon à marier.
- M'sieur.
- Oui mon enfant.
- J'ai pas bien entendu, vous m'avez enlevé mes souvenirs ?
- Effectivement tu as très mal entendu et tu vas continuer à dormir.
- Ouf pendant un moment j'ai cru que vous vous payez tous ma tête.
- La tête... oui, il faudrait te l'ôter... oui.
- Oui... tête... slurp... oui, grand chef.
- Ké ? T'es encore là Norman ? Bon puisque t'es là rends-toi utile et ramène cette enfant dans son château et surtout lui dit pas tout.

Et c'est chose faite, tandis que la maladie des glaces ronge le corps d'Anna, elle est conduite au château par Norman, fichu devant la cheminée avec une tisane dans une main et un suppôt dans l'autre. Alors qu'elle tente de savoir comment elle a atterri ici, pourquoi ses cheveux sont de plus en plus blancs et merde, pourquoi Norman n'est pas resté, Rouquemoute s'en vient et très vite, la gourgandine reprend du poil de la bête.

Embrassez-moi Hans !

Embrassez-moi Hans !

D'accord...

D'accord...

Mais en fait non, parce que je suis méchant, mwah ah ah !

Mais en fait non, parce que je suis méchant, mwah ah ah !

C'est officiel maintenant, Hans, aka Rouquemoute, est une raclure qui veut juste faire main basse sur le royaume et... c'est tout, Anna est un outil de procréation au mieux, mais ici juste un bon moyen pour accéder définitivement au trône. Il enferme donc la-dite dans le salon après avoir supprimé préalablement toute source de chaleur, suite à quoi, il se dirige la main dans le slip vers les geôles pour aller assassiner Elsa et devenir ze héros qui a sauvé le royaume et Noël. Pas de chance pour lui, Elsa s'est faite la malle et déclenche une énorme tempête de neige dans la capitale, ce qui rameute d'ailleurs Norman vers la ville (moyennant une petite discussion bien à lui avec Sven).

La situation sent furieusement le sapin.

La situation sent furieusement le sapin.

Anna quant à elle a épuisé sa réserve de tisane et se tâte encore pour le suppôt, quand la porte s'ouvre et Olaf fait son entrée.

- Bonzour !
- Olaf, mais ?
- Lui-même, bigre il fait froid ici, si j'allumais le feu ? Ne me remercie pas, oh mais c'est ça du feu oh whoao, c'est chaud et c'est beau.
- Olaf tu vas fondre !
- Peu m'importe, je ne te laisserai pas mourir ici.
- Je... Comme es-tu arrivé ici ? 
- Je ne sais pas, le scénariste s'est rappelé que j'existais et me voilà !
- Hi hi hi, c'est génial, embrasse moi !

Déjà bien abscons la situation va le devenir encore plus lorsqu'Anna va se mettre à demander des conseils à Olaf pour gérer sa vie sentimentale. Et l'autre de lui sortir tout de go, que l'amour c'est comme Kristoff qui l'a ramené ici sur son petit poney, ce quoi Anna est surprise et en vient à se demander si tomber amoureux de tout un chacun est une chose normale dans la vie de tous les jours.

Anna, dis moi tout je serai ton guide
Anna, dis moi tout je serai ton guide
Anna, dis moi tout je serai ton guide

Anna, dis moi tout je serai ton guide

Bref, il s'évade pour retrouver Kristoff et le film bascule dans la folie furieuse. Tout le monde se poursuit directement dans la baie sous les visages hilares de l'aristocratie qui ne doit y voir que dalle et pourtant semble entendre le moindre murmures des personnages. D'un côté on a Elsa qui court partout, de l'autre on a Rouquemoute qui lui court après et tente de lui faire gober qu'Anna est morte. Anna justement qui est aussi sur la baie à la recherche d'Elsa et accessoirement de Kristou, tandis que le-dit individu se faufile sous les décombres des bateaux à la recherche d'Anna. En somme c'est le bordel, la topographie, de même que la géographie des lieux sont très malmenées et finalement la cancer qui ronge Anna finit par avoir raison d'elle.

Mocking Spoil : La Reine des Neiges
Ce salaud d'Hans a encore une idée malsaine

Ce salaud d'Hans a encore une idée malsaine

Mais avant cela, trois choses :

  • Entre sa soeur et Kris, Anna choisit sa soeur.
  • La tempête cesse lorsque cette raclure de rouquin parvint à faire entrer dans les oreilles d'Elsa que sa soeur est morte et que fondamentalement tu vas bientôt y passer ma grosse.
  • Anna parvient à s'interposer entre Rouquemoute et Elsa au moment fatidique... et brise l'épée de Damoclés qu'Elsa allait se prendre dans les touffes.
Mocking Spoil : La Reine des Neiges

Oubliant qu'elle a voulu trucider par trois fois déjà sa soeur, Elsa se morfond et embrasse langoureusement et douteusement la statue de glace qu'est Anna... qui redevient humaine... même si techniquement elle avait déjà rendu son dernier soupir après s'être interposé et donc que là, elle est ramenée d'entre les morts. Cependant le scénario ne semble plus être à une incohérence prêt puisqu'Elsa prend enfin conscience que l'amour est ce qui va lui permettre de maîtriser ses pouvoirs. Amour que ses parents étaient trop cons pour lui donner et que sa sœur a de gros problèmes à définir.

Mocking Spoil : La Reine des Neiges
Mocking Spoil : La Reine des Neiges

L'hiver cesse donc séance tenante, la baie se dégèle sous les vivas de la foule d'aristocrate qui semble-t-il est parvenu à tout entendre malgré le blizzard et Anna file une droite à Hans qui le catapulte hors du bateau, sur lequel les personnages ont eu la bonne idée de se mettre avant le dégel. Ça fait plouf, puis shlack sur ses petites fesses et lui et pervers pépère sont renvoyés quelques heures plus tard dans leurs pays respectifs.

Mocking Spoil : La Reine des Neiges
Mocking Spoil : La Reine des Neiges

Les gens sont contents, la musique de Vaiana refait son apparition, Olaf a son petit nuage personnel qui lui permet de rester "en vie", tandis que Norman Bates est nommé livreur officiel de glace pour sa majesté (sans doute une combine pour éviter le chômage) et qu'Elsa qui maîtrise encore une fois totalement ses pouvoirs organise une séance de patinage dans la cours de son château pour ses ouailles émerveillés (qui il y a pas deux jours voulaient sa mort). Un plan volant et c'est la fin du film, mais le début d'une longue saga avec épisode spécial Noël et au moins une suite à la clef.

Mocking Spoil : La Reine des Neiges
Mocking Spoil : La Reine des Neiges

Niais à souhait et d'une mièvrerie à toute épreuve, sans aucune double lecture possible, La Reine des Neiges n'est clairement pas un bon Disney et recycle sans vergogne tous les poncifs déjà sur-utilisés sans se soucier une seule seconde de l'intelligence de ses spectateurs. Preuve qu'ils n'ont aucune honte dans leur démarche, ils nous l'ont refait à l'envers aussi pour Vaiana et Star Wars. Le pire dans tout ça c'est que ce truc est considéré comme un chef d'oeuvre et qu'en plus il doit son succès à ses chansons crispantes, à la limite du supportables. Son récit hyper-simpliste pourrait se résumer à la crise d'adolescence d'une gamine timorée et égoïste, si ça c'est pas du grand art. Ajoutons une poignée de personnages stéréotypés, agaçants de surcroît et des dialogues transcendant la définition même du mot "neuh-neuh" et La Reine des Neiges semble être vouée entièrement à entraîner le spectateur vers une sublime régression anale.

Non clairement c'est pas le meilleurs truc à voir pour Noël, je pense que c'est clair. Un bon petit Star Wars Special Holiday par contre...

Comme l'année passée, je vous souhaite d'ailleurs un JOYEUX NOEL, rempli de cadeaux, de musique, de séries, de cinéma, de numérique et de grisaille. Voici mon cadeau de Noël : évitez de visionner Frozen pour votre santé mentale et votre bonne humeur ce serait louable.

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