Johnny English 3 (Aston Martin V8 VS Prius)

Publié le par Corbeau Moqueur

Johnny English 3 (Aston Martin V8 VS Prius)

On fait court : un hackeur s’introduit dans le système informatique de Buckingham, divulge le nom de tous les agents du MI7 (apparemment le MI6 c’est surfait) et fout le bordel dans Londres, une petite semaine avant le G12. La première ministre n’en ayant quasiment rien à battre, les services secrets rappellent tous les vieux fossiles de leur agence et très vite, Johnny English redevient le seul espoir de l’Angleterre envers et contre tous.

Dire que je n’aime pas Johnny English premier du nom reviendrais à dire que l’hôpital boiteuse se fout de la charité lépreuse, tant j’ai visionné ce film là un nombre incalculable de fois. Personne n’est parfait me direz-vous tant ce film faisait fi de toute légèreté et embrayait à 180km/m sur l’autoroute du n’importe quoi de l’humour britannique. Bourré de gags plus ou moins drôles, parodiant allègrement les James Bond d’antan, Johnny English révélait tout son potentiel comique en V.O. Il faut dire aussi que la quasi-totalité du métrage était porté par Rowan Atkinson, quoique suivi de près par John Malkovich

Le deuxième est en revanche passé totalement dans l’anonymat le plus total. A vouloir parodier ses modèles (ici Skyfall), on finit par se perdre en cours de route. A défaut d’avoir un méchant mémorable, Mr. Bean répondait toujours présent mais l’énergie était, elle, absente. Les rares bonnes scènes étant entrecoupées de longues pantalonnades sans aucun cynisme, Johnny English le retour fut un (im)mémorable four. Et voilà qu’on nous en sort un troisième, renouant avec les origines funky du premier tout en remettant la France sous les feux des projecteurs…

Subtility just died

Honnêtement, sans être un grand film, voire forcément un bon film (disons que si on a pas aimé le premier, il ne sert à rien de visionner celui-ci), Johnny English contre-attaque est divertissant et rempli honorablement son contrat, se payant même le luxe de tirer à bout portant sur les GAFAM (#balancetonporc). Par contre, si vous connaissez l’expression s’asseoir sur la subtilité et le raffinement, vous allez découvrir celle qui consiste à baisser son froc puis s’asseoir dessus en se bidonnant avec ses pets, tant la définition de l’un de ses termes relèvent plus du concept que d’une quelconque réalité pour la production. Le film brise tous les potards et s’embarquent à 200km/s à contresens de l’autoroute du nawak sans aucune demi-mesure. 

Maintenant pourquoi je considère que Johnny English est réussi et bien au-dessus de nos magnifiques réussites de l’année. C’est simple, bien que la ringardise soit pointée du doigt voire du poing, que ce soit plus lourd qu’un pudding arrosé de crème anglaise et que niveau humour, on a quand même vu mieux ; à aucun moment le film n’est raciste, homophobe ou sexiste (sauf pour deux remarques qui vaut un sévère retour de bâton à son auteur). Chose qui a toute son importance aux regards des comédies françaises qui ont le vent en poupe, où les remarques types « c’est bon, je suis pas une tafiole », « les femmes devraient rester dans leur cuisine » sont légions et traitées comme des banalités (quand on sait que l’innommable Alad’2 s’adresse aux plus jeunes, il y a de quoi s’inquiéter).

Deuxièmement : Rowan Atkinson. Une fois encore, l’acteur porte l’essentiel du métrage, bien qu’il donne une place plus importante à Ben Miller et éventuellement Emma Thompson reconvertie en couguar politique pour l’occasion. Enfin 10km derrière, on a le grand méchant (malheureusement grillé dès sa première apparition) en la personne de Jake Lacy, sorte de croisement entre Bill Gates et Mark Zuckerberg qui aurait décidé de se lancer dans la politique et en un sens, après Trump, plus rien ne me surprendra (sauf peut-être Maître Gims au Ministère de la Culture). Enfin, à l’instar du premier opus, le plein potentiel comique du film n’apparaît qu’en VO, surtout quand l’action prend place (un peu) en France, qui plus est dans le Sud (je pense qu’un anglais parlant français en tentant d’imiter un accent du Languedoc est plus intéressant qu’un français caricaturant un accent régional, même si on a réussi à faire de belles bouses sur ce seul concept).

Pervers Alerte !!
Pervers Alerte !!

Pervers Alerte !!

Du reste chacun est juge, mais l’on retrouve l’atmosphère des films d’espionnage old school tamponnant en porte avion le monde actuel (en l’occurrence celui des technologies numériques), la bande-son colle avec ce qui se passe à l’écran et quelques scènes sortent très facilement du lot (l’inquiétante scène de danse sous acide). On aime ou on aime pas, mais face aux horreurs du même acabit qu’on a nous, autant opter pour le délire décomplexé pour être sûr de se marrer un coup (un peu comme devant les films de Philippe Lacheau finalement).

Un homme, un vrai.
Un homme, un vrai.

Un homme, un vrai.

Publié dans le coffre à bobines, Films

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