Life (Dans l'espace personne ne vous entendra crier...)

Dans un futur proche et à bord de la Station Spatiale Internationale (la seule et l'unique) quatre hommes et deux femmes chargé(e)s de récupérer des échantillons d'une sonde de reconnaissance envoyée sur Mars, font l'une des plus grandes découvertes de l'histoire de l'Humanité, à savoir : la toute première preuve de vie organique sur la planète Rouge. Youpi Ki Yay, on n'est pas seuls dans l'univers, la religion l'a dans le cul et les scientifiques sont contents, d'autant que cette nouvelle forme de vie rapidement nommé Calvin par, je vous le donne dans le mille, les américains, présente des intérêts scientifiques évidents. Sauf que si les terriens n'étaient pas aussi imbus d'eux mêmes, ils se seraient sans doute davantage méfiés de ce tardigrade de l'espace qui se révèlent bien plus intelligent et hostile que prévu...

On a beau dire, j'ai déjà vu ce genre de scénario quelque part... à croire que le film de Ridley Scott ne cessera jamais de faire des émules. Parce que Life c'est finalement un mix d'Alien pour le côté slasher, horreur et survie, et de Gravity pour la rigueur (je dis bien rigueur, pas réalisme parce que Gravity ne l'est absolument pas) des phases spatiales et/ou anti-G. Les interrogations ne sont toutefois pas foncièrement les mêmes, puisque toute ressemblance avec la médiatisation actuelle de l'ISS n'est absolument pas fortuite et tandis que d'autres olibrius préparent une expédition sur la planète rouge, Life préfère rester du côté de la planète bleue pour répondre à l'éternelle question : si on met enfin la main sur une autre forme de vie, que fait-on ? Aux premiers abords, le film ressemble d'ailleurs fortement à une ode à la science, aux découvertes et à la curiosité... avant de basculer dans un bain de sang en apesanteur anxiogène. Un bon moyen de patienter avant la sortie d'Alien Covenant de prime abord et surtout un très bon film de Hard SF, bien loin du simple amuse-gueule ou d'un ripp-off arriéré de Gravity.

Comme par hasard, le trailer d'Alien Covenant jouxte celui de Life...

Difficile de nier la ressemblance visuelle entre les deux films, surtout avec les plans séquences carottant tous nos repères durant une bonne partie du film. Il faut dire aussi que le casting ne touche que rarement le sol... La ressemblance s'arrête là. Life est avant tout un huis-clos, stressant sans pour autant dédaigner les phases d'action, et très immersif (surtout en ATMOS). Quelques erreurs et problèmes d'équilibre entre intrigue et action ou directement entre certains personnages, l'efficacité du montage est là et la photographie aussi. La réalisation est d'ailleurs du même acabit, d'autant qu'elle ne carbure pas au effets spéciaux à tout va, préservant au passage une certaine authenticité dans les décors

Authenticité également soutenue à travers les personnages du film et même si certains membres sont écrasés par d'autres (RIP Deadpool et la ruskov), la construction scénaristique ne bascule dans un développement malhabile de leurs antécédents (notamment via des dialogues explicatifs faciles), à part peut-être pour le personnage d'Hiroyuki Sanada. Le casting est à l'image des personnages : hétéroclite, vaporisant de cette manière la traditionnelle domination américaine (au profit de la domination anglophone) qu'on nous resserre à toutes les sauces et qu'on lèche avec le sourire sans hésiter. Au moins là, les acteurs sont tous bons et si certains se détachent du lot (c'est à dire ceux qui crèvent pas en premier) leur développement est bien foutu. 

Sans égaler le niveau d'un Arrival en terme de fond, ni même de réalisation, Life se hisse facilement au-dessus de la simple série B, ne serait-ce que par son ambiance et son rythme. Surtout qu'en plus d'être plus crédible que celle de Gravity (encore et toujours), la fin est déjà plus sympathique, quoique convenu suivant le rythme de l'ultime séquence. En fait, si vous avez aimé Alien (et pas que le premier), mais que vous trouvez la lenteur de ses plans harassante (le premier seulement), vous allez sans aucun doute apprécier Life, qui en 1h40 fabrique un bon gros thriller SF, mâtiné d'horreur (Oh yeah !).