Les Voies d'Anubis (le pilier du steampunk)

Publié le par Mocking Crow

Une couverture tout en dorure évidemment signée Bragelonne

Une couverture tout en dorure évidemment signée Bragelonne

L'un des pères fondateurs de la littérature steampunk

On reste une dernière fois dans le Steampunk avec l'un des meilleurs livres de Tim Powers: Les Voies d'Anubis. Cet ouvrage est au Steampunk, ce que Plan 9 from outer Space est aux nanars, un pilier du genre.
Basée sur la mythologie egyptienne et le voyage temporel, l'intrigue se déroule principalement dans le Londres de 1810, où le professeur Brenda Doyle, fraîchement arrivé du futur dans le seul but d'assister à une conférence du poète Coleridge, est embarqué dans une aventure rocambolesque après s'être fait enlevé par des gitans. Au programme: magie, loups-garous, créatures mythologiques et mutants en tout genre dans un Londres enfumé et victorien jusqu'à la moelle.

Un ouvrage que les amateurs de Steampunk se doivent de posséder dans leur bibliothèque, d'autant plus que le mois du cuivre de Bragelonne a pondu une superbe édition, dans la lignée de New Victoria, Le Club Vesuvius ou L'Etrange affaire du Spring Heeled Jack.
De bien beaux ouvrages

De bien beaux ouvrages

Une histoire dense et bien rythmée, souffrant d'une piètre traduction

Si la lecture du pitch initial laisse présager un gros fourre-tout sans queue ni tête, il n'en ait rien. Tout les mystères de l'intrigue trouvent une explication, tandis que la construction narrative est solidement bâtie, même si là encore l'alternance des points de vue à de quoi surprendre par moment. Habituellement le changement de personnage a lieu à chaque chapitre, or ici, le changement peut intervenir en plein milieu d'un chapitre via un simple saut de paragraphe, donnant la fâcheuse impression d'avoir louper un épisode. Impression renforcée par l'introduction de personnages sorties de nulle part qui n'avaient rien demandé à personne: un simple tavernier par exemple. Pourtant malgré la brutalité des enchaînements, le bien-fondé de ces changements est indubitable et incorpore une nouvelle version du cours des évènements par un personnage complètement extérieur.
Les personnages sont d'ailleurs nombreux et une fois de plus très bariolés, l'un des plus mémorables est sans doute le roi des mendiants, Horrabin, sorte de Baggy le clown de One Piece, passé à la moulinette de la révolution industrielle.
 
Malheureusement comme dans beaucoup d'ouvrages de Tim Powers, la traduction est déplorable. Si les non-anglophiles ne remarqueront que quelques lourdeurs d'écritures, les connaisseurs (même minimes) de la langue de Shakespeare seront attérés par les nombreuses erreurs de traduction, les jeux de mots ratés et les fautes de syntaxes irrégulières. Certes on est pas au même niveau que On Stranger Tides, littéralement traduit par Sur des mers plus ignorées (??), mais la traduction reste quand même négativement colossale.
Le livre qui a inspiré le 4ème volet de Pirates des Caraïbes

Le livre qui a inspiré le 4ème volet de Pirates des Caraïbes

Riche, complexe sans pour autant être incompréhensible, Les Voies d'Anubis reste depuis 1983 une référence doublé d'un excellent ouvrage dans la littérature Steampunk, que ce soit par son univers ou ses nombreuses références à la culture du XIXème siècle. Facilement crackable en ebook ou en PDF, l'édition luxueuse de Bragelonne coûte 25 euros, à vous de voir maintenant si vous souhaitez avoir un beau livre sur votre étagère ou non. Mais quelque soit l'édition vous ne le regretterez pas, sa médiocre traduction étant largement compensée par la solidité de son histoire.
 

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Ah ça ne m'avait pas frappé pour la traduction, il faut dire que j'ai lu ce roman au tout début du siècle, ça date! En tout cas, j'ai beaucoup apprécié cette lecture, pour ma part.
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