Kin le commencement (méh...)

Publié le par Corbeau Moqueur

Kin le commencement (méh...)

Eli Solinski, un pré-ado sans histoire (à la différence de son frère) tombe par hasard sur une arme alien dans un immeuble désaffecté, alors qu’il recherchait des bouts de cuivre à revendre. Point de détail de la trame principal, puisque ce machin ne va pas servir à grand chose dans le véritable scénario du film (sauf dans les 10 dernières minutes), mais le passif criminel de son frère Jimmy et d’un trafiquant d’arme du coin. Au bout de 10-15 minutes de film, le popa va casser sa pipe et les deux frangins vont se retrouver pourchassés par des individus peu fréquentables dans ce road movie pas du tout présenté comme tel.

Je n’ai pas grand chose à dire de ce film, a fait un moment que je l’ai vu et si je l’avais trouvé agréable à regarder, on est bien loin du monceau cinématographique bouleversant annoncé. A moins que ce ne soit parce qu’il a été produit par “les producteurs de Stranger Things”, qui semblent-ils sont partout puisqu’à deux semaines d’écart sortait Darkest Minds, un teenage movie sans imagination, énième adaptation d’un roman sans imagination. Producteurs il y a sans doute, mais tant qu’à exploiter le label Stranger Things, il aurait peut-être mieux valu mettre en avant que le réalisateur de la série est le producteur principal de Kin. C’est plus vendeur.

Contrairement à ce que la B.A. laisse supposer, la trame S.F. est loin d'être au coeur de l'intrigue.

Pour en revenir au contenu du film, on a droit à tous les clichés du cheminement d’un héros, du jeune ingénu originel adopté pour X raisons portant une cicatrice à la genèse “profondément” obscure à la maturité coutumière à ce genre de personnage. Là où le film se démarque un tant soit peu des ficelles habituelles ce n’est pas dans les thématiques abordées (sérieusement la déconstruction familiale, c’est le truc dont on nous rabâche les oreilles depuis maintenant près de 10 ans) mais dans la violence qui imprègne la bobine. Disons pour faire simple que le personnage incarné par James Franco est certes l’archétype du méchant vu et revu, mais que sa présence à l’écran est assez malaisante à chacune de ses apparitions et annonciatrice d’un déferlement d’agressivité.

Le film est assez violent… pour un film ciblant les pré-ados j’entends et c’est sans doute avec cette carte là que Kin est assez particulier (sans être non plus révolutionnaire), d’autant que l’équilibre entre est toujours bien dosé, sans jamais basculé dans la niaiserie facile (qui a dit Disney ?). Par ailleurs, Kin est un road-movie, chose plutôt rare du côté du grand public ces dernières années. Pourquoi c’est important ? Pour le dynamisme, car si le film n’est pas d’une grande originalité dans son intrigue, il a le gros mérite d’être bien rythmé et très honnêtement pour un métrage s’étalant sur près d’1h45, le temps a filé plutôt rapidement, un bon point. L’ennui c’est toute la partie avec l’arme alien se retrouve essentiellement éclipsé par l’intrigue crimino-familliale. Ainsi en dépit d’une bonne poignée d’utilisation explosive de l’arme, il faut bien admettre que la conclusion connexe se retrouve vite expédié (véridique à 10 minutes de la fin, je me suis même demandé si la partie avec les “propriétaires” de l’arme n’était pas des scènes coupées).

L'intrigue tourne autour des personnages, normalement un bon point d'autant que les acteurs sont excellents ; cependant les personnages sont ultra-clichés.
L'intrigue tourne autour des personnages, normalement un bon point d'autant que les acteurs sont excellents ; cependant les personnages sont ultra-clichés.
L'intrigue tourne autour des personnages, normalement un bon point d'autant que les acteurs sont excellents ; cependant les personnages sont ultra-clichés.

L'intrigue tourne autour des personnages, normalement un bon point d'autant que les acteurs sont excellents ; cependant les personnages sont ultra-clichés.

Des scènes coupées, ce film doit en avoir puisqu’il y a quelques soucis de montage dans l'enchaînement de certaines séquences notamment dans celle du commissariat. Scène du commissariat qui est d’ailleurs une référence directe à Terminator, d’ailleurs à ce niveau le film est plutôt généreux dans ce délire là, sans que cela ne vienne pour autant éclabousser l’intrigue du fluide fan-service (des années 80-90). Si la fin est décevant diraient certains c’est parce que c’est le premier opus d’une saga (je serai tenté de dire d’une trilogie), ce qui vu le sous-titre du film n’a rien de surprenant, pour autant ça ne justifie par le dénouement à la Twin Peaks, surtout lorsque l’on a à disposition 1h45 de péloche. Au moins (et ça c’est le dernier bon point), Kin n’est pas l'adaptation d’un bouquin pour young adult, signe que le cinéma sait encore toucher le bon public sans se contenter d’adapter des trucs plus ou moins inventifs (et surtout moins).

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