Kingsman : le Cercle d'or (America, Fuck Yeah !)

Publié le par Corbeau Moqueur

Kingsman : le Cercle d'or (America, Fuck Yeah !)

OK les gars, j'ai une super idée pour Kingsman 2. On prend tout ce qui a bien marché dans le premier, on le multiplie par dix et on vire le reste. Tenez d'ailleurs j'ai été bien trop soft lors de l'intro du premier opus, là on va démarrer direct par une course-poursuite en plein Londres et sur du bon vieux rock british pour rester dans le thème. Hey, j'en vois qui se marre là dans le fond ! Oh, oui vous deux, là ! Y a marqué quoi là ? "Réalisateur" oui, vous êtes réalisateurs ? Non, c'est exact, parce que c'est moi et moi seul, là tout de suite... TtTtT, je veux rien savoir tout Gibbons ou Millar que vous soyez, je suis Matthew Vaughn et là tout de suite, je suis aux commandes, vu ? Bon où en étais-je, Jane de l'aide please ? Ah oui, donc pour faire simple on fait plus gros, plus massif et plus spectaculaire... curieux j'ai l'impression d'avoir entendu ça quelque part dernièrement.

D'ailleurs vous savez quoi ? On fait péter Kingsman, ouais carrément et à coup de missiles s'il vous plaît et histoire de montrer qu'on déconne vraiment pas, on ajoute les ricains, vous allez voir, non non, vraiment, ça va car-to-nner. Tant qu'à faire on fait aussi revivre un mort, enfin il était pas vraiment mort finalement, on va dire qu'il est amnésique et histoire de marquer le coup, on le met sur l'affiche et on ajoute Colin Firth parmi les grandes pontes. Pour le méchant, j'ai en fait pensé à une méchante et je pense que Julianne Moore a largement la carrure pour succéder à Samuel L. Jackson... 

Quoi pourquoi vous souriez bêtement comme ça ? A Single Man, Still Alice, Hanniba, Jurassic Park 2, ça ne vous dit rien peut-être ? Comment ça c'est pas comparable ?! Vous croyez que Richmond Valentine devait se battre lui ?! Non exactement, je vais finir par vous mettre un bonnet d'âne à tous les deux si vous continuez ainsi... Bref, on va planter son personnage dans un Diner perdu dans une jungle et la faire ricaner durant tout le film, c'est pas génial ça. Et pour le bras droit, on va faire revenir Edward Holcroft, ouais comme ça. Non il est pas mort pourquoi ? J'ai pensé à la némésis tout ça et... oh et puis vous commencez à me les courir, allez tout le monde dehors !

Le premier opus était franchement chouette. Effets spéciaux, supers bastons (avec de supers plans séquence), bande-son qui claque, acteurs excellents, personnages agréables et violence à papa. Pour le deuxième volet, la production est littéralement partie dans une autre dimension du divertissement. Le peu d'éléments qui rattachaient vaille que vaille le premier à la réalité sont balayés les flammes et il n'en fallait pas plus pour les personnages partent tous en live. Kingsman 2 c'est un sympathique divertissement à regarder en ayant pris soin au préalable de déconnecter son cerveau et de fermer les yeux sur les ficelles, que dis-je, les câbles de téléphérique du "scénario" (on a une méchante, elle veut légaliser la drogue et étendre ainsi son empire... en massacrant tous les camés de la Terre, à moins que le roi de celle-ci, c'est à dire le président des Etats-Unis, ne réponde à ses exigences).

Pour la faire simple, c'est un énorme capharnaüm tant visuel que cinématographique. Après c'est franchement cool (en tout cas moi j'aime bien), mais ça reste n'importe quoi et d'ailleurs les acteurs l'ont très bien compris. D'un côté on a Taron Egerton qui reprend son rôle très sérieusement (aussi sérieusement que son personnage le lui permette) et Colin Firth qui sourit benoîtement durant un bon tiers du film et de l'autre c'est l'american touch, la pasquinade, des agents avec des noms d'alcool, Elton John en canari multicolore et Bruce Greewood en président des USA, parodie plus ou moins volontaire de Donald Trump (pour la cravate et le Q.I.) et la version de Jack Nicholson dans Mars Attack (pour le brushing et la contenance). 

Tout cela est bien sûr magnifié par une VF inexplicablement bancale (à l'inverse du premier, où là la VF était franchement excellente) : tantôt les doubleurs mettaient du cœur à l'ouvrage, tantôt c'était visiblement l'heure de leur pause méridienne, d'où certaines répliques expédiées sans conviction ou de manière incertaine. Parmi les grands mystères du monde, le doublage devrait figurer sur le podium, sinon comment expliquer la voix de Channing Tatum à l'accent impénétrable, vaguement basée sur l'intonation rustaude des cow-boys ? 

Une brochette de personnages pas possible
Une brochette de personnages pas possible
Une brochette de personnages pas possible
Une brochette de personnages pas possible

Une brochette de personnages pas possible

Côté réalisation, c'est bien évidemment toujours aussi fun... et maîtrisé. Les scènes d'action (beaucoup plus nombreuses) sont toujours aussi bien montées, bien que le combat final - constitué d'un énorme plan séquence - donne un méchant mal de crâne. Autant certaines séquences décoiffent avec la même énergie, si ce n'est plus que le premier volet, autant quelques fonds verts (ou bleus selon) sont étonnamment agressifs. Bien sûr un Kingsman sans humour n'est pas un Kingsman, aussi la pelloche est de nouveau sous le jougue d'un humour hum hum très scabreux et non moins saignant.

Le spectateur abasourdi d'un tel spectacle aura retenu le magnifique et luxurieux zoom lors du Glastonbury Festival, qui en soit résume assez bien le film... si l'on met de côté les réminiscences de la séquence de l'église du premier volet, où les personnages massacrent parfois à deux, parfois tout seul, des figurants par grappe de douze et font tranquillement passé ça par une boutade ringarde. Que les spectateurs ahuris se reprennent et réveillent leurs voisins assommés, car un troisième opus est déjà prévu, avec peut-être The Rock en antagoniste, promettant ainsi moult aventures légères et éducatives.

Quoi de mieux après un tel spectacle que d'aller voir... Thor Ragnarok bien sûr, histoire d'achever le système neuronal. Et vous allez rire, mais c'est ce que j'ai fait.

Publié dans le coffre à bobines, Films

Commenter cet article