Camping 3 (Pêche à la raie et chasse aux bananes)

Publié le par Mocking Crow

Un homme, un vrai

Un homme, un vrai

Ah, les vacances, le soleil, l'oisiverie, les mémoires validés, l'année réussie, le fête du cinéma et les super-sorties. Cette semaine un super film d'horreur (Conjuring 2, qui a semble-t-il causé du grabuge dans certaines salles), un film d'action décomplexée qui s'assume (Ninja Turtles 2) et... une comédie lourdingue française (Camping 3). Vous devez commencer à me connaître, je voulais en priorité voir Conjuring 2, que j'attendais depuis son premier teaser. Mais la fête du cinéma a un effet pervers lorsqu'on va au cinéma en famille, surtout lorsque les horaires de différents films se goupillent mal, du coup j'ai dû me taper Camping 3, qui a fait salle comble et déclenché des raz-de-marée d'hilarité hallucinants.

Etant donné que j'avais à peine souri deux-trois fois dans le premier, que je n'ai pas vu le deuxième, qui en plus est loin d'être une franche réussite, un pas de plus et je me transformais en critique pour Télérama. C'est clairement mauvais. Je me fous que les acteurs s'éclatent, que Franck Dubosc soit plus "grave", ait de la brioche et se soit teint ses cheveux grisonnants, le film n'est pas bon et s'il fait un bon démarrage, c'est grâce à la fête du cinéma. On retrouve Patrick Chirac, Obélix Paulo, Jacky et Laurette (qui font de la figuration), chacun avec leur vie de merde et leurs problèmes dont on se contrefout éperdument et qui vont devoir cotoyer des djeuns pas du tout clichés et propres à toutes les blagues possibles, même si elles sont limites. 

Allusions homosexuelles ultra-poussives et blagues racistes bien nazes, justifiées par un simple j'ai l'habitude, désolé, en 2016 pour moi ça passe pas (t'es jeune, t'es noir = ta mère s'appelle Fatou et t'es une racaille). Vous allez me dire oui mais c'est gentillet et c'est pas sérieux, sauf que c'est ce qu'entendent (trop) souvent les cibles de cet "humour" sympa et branché et puis admettons que ça passe, les handicapés c'était nécessaire ? La fille qui a une jambe de bois est présente durant deux scènes et après on la revoit plus de tout le film, preuve qu'ils savaient vraiment pas quoi inventer pour amuser la galerie.

Suivant la politique des bandes annonces, vous avez le meilleur du film devant vous. Si vous riez pas, n'allez pas le voir et même si vous riez, posez vous les bonnes questions.

L'un des arguments de vente du film était aussi les nouveaux venus : Michèle Laroque et Gérard Jugnot. Dommage qu'ils ne servent à rien, ça aurait pu être Julien Lepers et Claire Chazal que ça n'aurait rien changé tant ses personnages sont justes des caricatures de richous. Ils sont achevés avec un gag éculé propre aux clichés sur les djeuns, même si en se prenant pour une antenne, Michèle Laroque a visiblement compris quelle place elle occupait dans ce film. Et puis il y a les djeuns : le charmeur, le beau gosse et la grande gueule, même si celui-là on l'oublie très vite tant justement sa gueule il l'ouvre pas. Des personnages qui nous dédient tous les stéréotypes habituels avec en prime des leçons de drague, des gags potaches et un baiser humide.

Pour parachever le tout, on se tape du Maître Gims au début et à la fin (Ma Beauté présent dans le trailer). Voilà, c'est typiquement le genre de film qui est sorti au bon moment, mais qui franchement ne casse rien du tout. Les quelques trucs marrants sont écrasés par la beaufitude du film et les blagues à deux roubles. Si vous avez rien à faire et du temps à perdre, vous pouvez y aller en resquillant.

Licence Creative Commons
Pêche à la raie et chasse aux bananes du Corbeau Moqueur est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.

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Publié dans le coffre à bobines, Films

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