Terre Brûlée (tout part en fumée)

Publié le par Mocking Crow

Un casting remarquablement concerné

Un casting remarquablement concerné

J'avais pratiquement oublié de le faire celui-là. Vous devez déjà connaître mon point de vue sur ce film, donc vous vous doutez bien que je ne vais pas être gentil avec lui.

Bullshit scientifique et scénario trop cuit

Donc après un premier opus sympathique, quoique prévisible, on retrouve notre casting d'ados fraîchement sortis de leur labyrinthe découvrant avec suprise et soumission leur nouvel environnement: un pays envahi par des zombies et ravagé à coup de bombes H. Le seul espoir de la population américaine (toujours la question du reste du monde) est de se fier à l'organisation pharmaceutique Wicked (sic), chargé de trouver un remède miracle contre le virus Z. Voilà tout est dit, passée l'originalité du premier volet avec le labyrinthe, cet opus-ci enquille tout les clichés possibles: personnages stéréotypés, dialogues téléphonés, coïncidences invraisemblables, grosses ficelles scénaristiques et surtout un Q.I. désespérement bas du côté des gentils. Les 20 premières minutes sont une version étirée de la Bande Annonce, aussi je ne surprendrai personne en disant que nos valeureux héros sont tombés entre les griffes de Wicked et non un groupe de révolutionnaire. Ces 20 premières minutes illustrent à merveille le contenu du film.

Déjà, première chose, il y a plusieurs labyrinthes, donc belle contradiction avec le titre complet du film. Deuxio, les héros sortent d'un labyrinthe mortel et ne sont absolument pas sur leur garde en voyant que chaque jour quelques ados de différents labyrinthes sont embarqués et soi-disant conduits vers un territoire sain. Non bien sûr c'est tout à fait normal, il n'y a juste aucune preuve de l'existence d'un tel endroit, on conduit ces types dans une salle hermétique avant le départ et on ne les revoit plus jamais après. Non tout ça c'est normal évidemment. Heureusement qu'il y a des conduits d'aération pas du tout surveillés, accessibles depuis les dortoirs et donnant miraculeusement sur les couloirs interdits, où encore plus miraculeusement, les infirmiers s'arrêtent pile en dessous des grilles d'aération (fixées à la colle UHU) pour se taper la discute.
Troisièment, le centre est géré par Aidan Gillen ! Vous espérez quoi ? Que les spectateurs ne vont pas se douter de quelque chose. D'ailleurs tant qu'à faire, assumer le dernier plan du premier film et ne mystifier pas inutilement le coup de pute de Wicked durant 15 minutes, on s'ennuit déjà.

Et c'est comme ça tout le temps, c'est chiant, c'est mou, les personnages mettent mille ans à se décider ou à réagir, c'est prévisible et les tentatives pour faire peur sont ridicules. Ajoutons à cela les faux-airs de Mad Max, des incohérences (les immunisés ne le sont pas tous ! Pardon ?A quoi a servi le premier film alors ?) et les plans de caméra ultra-clichés, histoire de bien nous montrer qui va trahir qui et c'est la totale. 

Casting sur le brasier

On prend les mêmes, on ajoute quelques adultes et seconds couteaux et on refait pareil. Les personnages sont stéréotypés, leur psychologie atteint à peine celle d'un macaque et ce jeu d'acteur mon dieu ! Pour les adultes rien à redire, certains sont peu convaincus mais les têtes d'affiches remplissent leurs rôles. En revanche du côté des jeunes c'est moins classe, Dylan O'Brien a toujours de la chance d'avoir une bonne VF, parce que son visage figé et son regard éternellement impavide m'a bien souvent donner envie d'aller le baffer. Certains figurants du premier semblent prendre du galon et s'en tirent plutôt bien, d'un autre côté Newt (on a trouvé pire que Quatre et Peeta finalement !) a l'air de sérieusement se demander ce qu'il fout ici, tout comme Teresa. 

Les personnages, ah les personnages, soulèvent un paquet d'invraisemblances dans le récit. Par exemples le statut d'immunisé incompréhensible qui n'a l'air que de conférer uniquement qu'une lenteur d'esprit peu commune (quelques fois, il y a quand même une personne censée ou normale, mais c'est rare); ensuite le fait que Teresa, tout juste échapper de son lit d'hôpital trouve des vêtements féminins, intact, classe et pile à sa taille au milieu d'un bâtiment ravagé par les zombies et l'apocalypse. Enfin les sous-fifres de Wicked qui un coup court après les fuyards sans jamais utiliser leurs tazers (non surtout pas, non !) et un coup y vont à la rocket sur tout un groupe d'immuns ! Je ne peux m'ampêcher également de mentionner que de faire confiance à une organisation nommée "Wicked" pour sauver le monde est déjà complètement stupide, surtout qu'une fois que vous aurez un vaccin, vous allez faire quoi ? Le monde est dans le chaos le plus complet et totalement inhabitable ! Mais on s'en fiche sinon ça casserait le titre très inventif du 3ème volet Le Remède mortel. 

Que dire de plus au final, la musique est pompeuse, le compositeur, qui adore les percus, s'est fait plaisir au générique, mais a totalement délaissé le reste du film, au point de virer le thème (si toutefois il y en avait un je me l'demande). Le cadrage est brouillon dans les combats, surtout dans la première partie du film, à se demander s'il n'y a pas eu de changement d'équipe en plein milieu. Heureusement les SFX sont irréprochables, minimum syndicale quand on voit le résultat final. Franchement un produit commercial, ultra-conventionnel, mangeant dans différentes gamelles, sans jamais tenter quoi que ce soit, bref un film qui prend vraiment les ados pour des cons. Bien sûr le public occasionnel n'y verra peut-être que du feu, ou y voir un film pour ados de plus, il n'empêche qu'on est bien loin du premier opus en terme de qualité. Il semblerait d'ailleurs qu'il y est de grosses différences en plus entre le livre et le film, bien, en plus d'être mal fichu, il est pas fidèle ! Magnifique. Au moins ils ne vont pas couper le 3ème volet en deux, déjà que le bouquin est plat, on se serait emmerder royale durant près de 4h.

 

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Publié dans le coffre à bobines, Films

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